PALIMPSESTES
Exposition du 12 septembre au 1er octobre 2011
La maison de verre de Besançon
PALIMPSESTES
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Palimpseste (du grec ancien παλίμψηστος / palímpsêstos, « gratté de nouveau ») est un manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau. Cette méthode fut utilisée au Moyen Âge, surtout entre le VIIe siècle et le XIIe siècle.
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Par extension, on parle parfois de palimpseste pour un objet qui se construit par destruction et reconstruction successive, tout en gardant l'historique des traces anciennes. Pour les oeuvres regroupées ici sous la thématique du palimpseste, je me base sur des partitions de musique pour ensuite les transformer.
L’ environnement dans lequel je vis est très musical. Le travail de l’instrument, les sorties aux concerts ou à l’opéra, les partitions et la création musicale font partie intégrale de ma vie depuis très longtemps. Moi-même, je ne suis pas musicienne, ce qui ne m’empêche pas d’être mélomane.
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Je fais partie des nombreuses personnes qui ne savent pas lire une partition. Cela me permet d’avoir un regard extérieur et neutre sur ces pages, indépendamment de l’information musicale. Les portées et les mesures ne sont pour moi que des lignes verticales et horizontales qui se croisent et qui divisent la surface d’un plan de base rectangulaire.
Leur emplacements ne sont pas forcément soumis aux règles d’organisation d’un peintre qui compose son tableau. Pourtant, il existe des pages de partitions sur lesquelles ces lignes sont parfaitement équilibrées ou disposées d’une manière très intéressante graphiquement.
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Sur ce système linéaire, se rajoutent des notes qui représentent des sons pour le musicien. Elles définissent leur hauteurs et leur longueurs, donc ce qu’on entend si la partition est interprétée. Pour le regard du peintre, il s’agît de points et de lignes qui ont une certaine force graphique. De par leur tailles et leur positions dans l’espace, ils expriment une énergie graphiquement visible. Ils divisent le plan original d’une manière équilibrée ou parfois déséquilibrée, centrée ou parfois très excentrée.
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Une page de partition exprime à la fois des informations sonores et graphiques. Je suis persuadée que l’énergie sonore et l’énergie graphique sont liées l’une à l’autre, mais j’estime qu’il n’est pas forcément nécessaire de les traduire « mot à mot » pour exprimer ce lien, mais qu’une traduction de ce lien peut se faire par des couleurs.
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Pour la réalisation des mes tableaux, je construis d’abord un fond de base avec des pages de partitions collées suivant un certain nombre de critères formels. Je respecte généralement la forme rectangulaire et aussi le vécu de ces partitions tout en cherchant une disposition équilibrée dans mes tableaux.
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Dans une deuxième phase de travail, j’introduis des couches de couleurs, en travaillant sur la transparence et la texture. Je cherche à établir une harmonie entre le fond, la forme et les couleurs. Les partitions du fond disparaissant de plus en plus et ces pages de musique ne servent plus à exprimer des sons, ils se sont métamorphosées en tableau.
OMBRES
410 x170cm, technique mixte sur toile, juillet/septembre 2011
Le titre de ce tableau est emprunté à la partition qui sert de fond. C’est la partition intégrale du morceau imposé du concours de jeunes chefs d’orchestre. Il a été réalisé exprès pour l’exposition dans le cadre du festival de Besançon.
LE CIEL, TOUT À L'HEURE SI LIMPIDE, SOUDAIN SE
TROUBLE HORRIBLEMENT...
200x160cm, technique mixte sur toile, mai/novembre 2010
Le titre de ce tableau est emprunté à la partition qui sert de base. Cette phrase, qui provient de Lucrèce (De Rerum Natura) n’a pas de signification picturale immédiate.
ROUGE SANS NOIR
100x120cm, technique mixte sur toile, février 2011
Pour l’historien français Michel Pastoureau, parler de couleur rouge est un pléonasme, tant le rouge incarne la couleur par excellence, celle qui crie, qui attire ou fait peur. 1
La partition de base collée sur la toile est tout le contraire, elle pleine de portées vides et de pauses et exprime plutôt un caractère ennuyeux.
J’ai travaillé ce contraste non pas dans les couleurs mais dans les surfaces.
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1 Critique art, Télérama mai 08
FISCHGRÄT
100x100cm, technique mixte, septembre 2011
Ce tableau est basé sur quelques mesures d’une partition de gammes pour violoncelle. La répétition des éléments et la conception de la surface ressemble à celui du tissu d’arêtes de hareng (Fischgrät).
NOTENLANDSCHAFT
186x36cm, technique mixte sur toile, septembre 2010
Je n’ai tenu compte que des notes qui dépassaient d’une portée de 3 mesures de la partition. Ensuite, j’ai travaillé à la fois les nuances de la couleur et la texture sur le fond du tableau.
Partition de base : ”Le ciel, tout à l’heure encore si limpide, soudain se trouble horriblement”
TREIZE
42x30cm, technique mixte, décembre 2009
Au niveau de la composition, la feuille de base était décentrée et j’ai cherché à créer un certain équilibre en accentuant certaines lignes et en ajoutant de la couleur. Par la suite, je l’ai traitée pour obtenir une certaine translucidité.
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Page 13, partition inconnue
CROCHETS
50x70cm, technique mixte sur toile, septembre 2011
Les 3 croches qui étaient au départ la base de ce tableau sont à peine visibles.
FIS "LE CIEL"
70x50cm, technique mixte sur toile, mars 2011
Les 5 lignes de la portée et le fis (fa#) n’ont plus qu’une signification rudimentaire.
Partition de base : “le ciel tout à l’heure encore si limpide, soudain se trouble horriblement”
PLUS D'ESPACE ENTRE DEUX SYSTEMES
120x120cm, technique mixte, novembre 2009
Le titre de ce tableau, l’annotation « plus d’espace entre deux systèmes », n’a en tant que telle pas de sens pour l’exécution musicale, c’est une simple indication pour le copiste de la partition. Or, elle a été mise en valeur par l’importance que je lui donne dans ce tableau.
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Partition de base : « Es bleibt eine zitternde Bebung »
RAVEL I / II
40x40cm, technique mixte sur toile, mai 2010
40x40cm, technique mixte sur toile, mai 2010
Les dernières mesures du bolero qui ressemblent à une structure carrée m’ont inspirée pour la création de ces tableaux.
GRÜN
53x75cm, technique mixte sur toile, février 2011
Dans la partition de Thomas Tallis, Spem in allum numquam habuit, pour 40 voix, j’ai repéré un rectangle que j’ai mis en évidence au milieu de ce tableau.
Avant la découverte du spectre de Newton, le classement des couleurs était celui d’Aristote : blanc, jaune, rouge, vert, bleu, noir. Ce n’est que à partir du 18ème siècle que cette couleur a passé au rang de « complémentaire » . Avec ce tableau, je voulais révaloriser cette couleur.
WEISS I, II, III
20x50cm, technique mixte, février 2011
Trois petites études sur la ligne « idéale » et l’innocence du blanc.
ETUDE DE "PIA'NO"
25x100cm, technique mixte, février 2011
Plusieurs lignes verticales, liées à trois lignes horizontales, m’ont amenée à créer cette structure, qui laisse, cette fois-ci les notes de base bien visibles.